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Théâtre Espace Marais
22 Rue Beautreillis 75004 Paris
Infos et réservations : Billet Réduc et au théâtre.
Certains samedis à 19h30.
Prochaines dates : 14, 21 et 28 janvier, 4 et 18 février, 4 et 18 mars.
Une nuit. L’histoire dans sa vérité. Qui sont-ils ? D’un côté, Casanova, de l’autre, sa mère. Lors d’un déchirant face à face, Casanova, loin des clichés, laisse transparaître l’enfant puis l’homme derrière le personnage qu’il est devenu. Quant à Zanetta, actrice éblouissante, elle lutte dans un monde taillé pour les hommes, une femme dont le métier devient l’apothéose absolue d’une vie entière, jusqu’à l’oubli de soi, jusqu’à la folie.
Deux déracinés qui, lors d’une nuit, vont se découvrir, s’affronter et se retrouver peut-être dans une seule issue commune, leur amour pour la sérénissime, Venise.
Zanetta
Et toi ? Parle-moi de toi ! En dehors de tes maîtresses, as-tu des amis ? On dit que tu as fréquenté de beaux esprits. Ce Monsieur de Voltaire, comment est-il ?
Giacomo
Un philosophe... De bonnes idées, mais pas toujours en accord avec ses actes. Enfin, courageux quand même, il ne craint pas de s’attaquer aux puissants.
Zanetta
Toi aussi, on dit que tu passes ton temps à les défier, les puissants. Ce n’est évidemment pas la meilleure façon de se faire des amis.
Giacomo
Des amis ?... Il n’y a pas d’amis, mère, seulement des alliances, qui se font et se défont au gré des circonstances. La vie n’est qu’un rapport de force, c’est un jeu, comme le trictrac ou le piquet. On gagne, on perd, on joue, on triche. Je ne crois pas à l’amitié.
Romancier, nouvelliste, dramaturge, Christian Rome a d’abord exercé une activité de musicien professionnel, avant d’étudier le cinéma avec Jean Serres (CLCF- Section réalisation) et le jeu de l’acteur avec Madeleine Sherwood (Actors’ Studio). Dans les années 70, il travaille quelques temps comme assistant, notamment de Jean Seberg, Pierre Jallaud, Miron Nicolescu, et enseigne l’art dramatique et l’écriture de scénario dans diverses institutions (Studio 7, FR3 Formation) avant de se consacrer entièrement à l’écriture.
Depuis les années 2000, il participe au travail de plusieurs revues (Quelques mots, Chemins de Traverse, CinéScopie), dirige le comité de lecture des Editions Bérénice et la collection Roman aux Editions de l’Ours Blanc. En parallèle, il exerce le métier de consultant formateur pour l’accompagnement de projets et la réinsertion de public artistes. Aujourd’hui, en dehors de ses activités littéraires, il anime régulièrement des stages, des ateliers d’écriture et des formations à l’écriture de scénario.
Auteur d’une quarantaine de nouvelles en revues et ouvrages collectifs chez plusieurs éditeurs et d’une chronique régulière sur le cinéma dans la revue Chemins de Traverse, il a notamment publié :
Romans
La Danse du Jaguar (2001, Ed. Bérénice)
L’Ecran déchiré (2004, Ed. Bérénice)
L’Heure du Poète (2011, Ed. de l’Ours Blanc)
Poésie
L’Heure injuste (2004, Poésie - Ed. La Passe du vent)
Essai
L’Impulsion et le geste (2006, Ed. Bérénice)
Nouvelles
La Phrase de sa vie et autres nouvelles (2007, Ed. de l’Ours Blanc)
Une rafale d’éternité (2004, La Mare aux livres)
Une journée dans la vie de GL (2005, La Mare aux livres)
Ils se sont tant aimés (2012, La Cause des livres)
Nouvelles d’en ville (2013, Editions de Janus)
Le petit train des gueules cassées (2014, Editions de l’Ours Blanc)
Vertige dans le recueil Souvenirs du Quartier latin (2016, Editions Pippa) Lauréat du prix de la nouvelle du Salon des Editeurs indépendant du Quartier Latin.
Théâtre
Dans les années 80, dans le cadre du Studio 7, il adapte, produit et met en scène :Le Monte-plat d’Harold Pinter
Les Revenants d’Henrik Ibsen
Peinture sur bois (d’après le Septième sceau d’Ingmar Bergman)
Parle-moi comme la pluie (T. Williams)
Propriété condamnée (T. Williams)
Production
Toi et tes Nuages d’Eric Westphal (1985, Studio 7- Théâtre de la Porte de Gentilly)
Pièces originales
Carrefour des Trois Croix (non publié)
Casanova, la nuit de Dresde
L'occasion nous est donnée de découvrir ou redécouvrir pour ceux qui avait assisté à la première mise en scène de la pièce de Christian Rome, un texte à l'écriture élégante et âpre où la confrontation de Giacomo Casanova avec sa mère Zanetta prend l'allure d'un face à face convoquant souvenirs de famille et trajectoire difficile dans la société d'alors. Cette fois-ci, les comédiens, Michèle Boidin et François Rimbau, évoluent dans une mise en scène de Joseph Morana. Le décor est pauvre, dénué de tout artifice, à l'exception des quelques objets qui marquent à leur manière la temporalité de la pièce. Dans cette nuit à Dresde où la mère et le fils en appellent chacun à ce qui le lie encore à l'autre, pointent le manque d'amour, le gouffre, le vide, ressentiment et fascination mêlés. Dans la froideur et l'obscurité, dans le jeu qui se glisse entre eux jusqu'à l'ambiguïté incestueuse, les deux protagonistes, avancent sur la corde raide, le fil du rasoir, de ce qui n'est jamais advenu entre eux deux, par cruauté de l'époque, flamboyance vaine de personnages qui, au fond, jusqu'au bout, resteront des pantins de la vie. Et c'est cette évidence, à l'allure de jeu de massacre par moments, qui donne à la pièce sa tessiture humaine. Les deux âmes perdues se dénudent l'une l'autre, à vif, jusqu'à devenir des âmes mortes, fantômes d'hier qui, alors, rejoindront leur port d'attache. La proximité des deux comédiens, dans l'espace resserré du théâtre Espace Marais, nous les rendent encore plus fragiles et c'est sans doute de cette fragilité là dont est porteuse la pièce, fragilité de toute position sociale qu'on croyait acquise, impuissance face au temps inexorable, et au jeu de miroir dans lequel la vieillesse n'a d'autres ressources que de s'inventer encore une lointaine jeunesse. Pour ces quelques raisons rapidement brossées, allez à la rencontre de Casanova et Zanetta.