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Infos pratiques Présentation Le livre Les extraits Les photos
Espace TriArtis
19 rue Pascal - 75005 Paris
Participation aux frais 10 €
Réservation par téléphone au 09 51 74 96 29 ou par mail
à partir de 19h
A l'occasion de la sortie du livre de l'artiste peintre Iya Fernandez, Nouvelles de l'exil, la comédienne Brigitte Belle lira des extraits de l'ouvrage, lors du vernissage de l'exposition.
La projection d'un documentaire de Jérôme Bouyer et la collation proposée par le chef Ligaya del Fierro accompagneront cette soirée philippine.
Paysages d'Iya Fernandez exposés chez TriArtis
Illustrations du livre « Nouvelles de l'exil »
Illustrations du livre « Nouvelles de l'exil »
Aujourd’hui, c’est mon premier jour à Paris. Non, je me trompe, c’est le deuxième ! Nous sommes arrivées hier soir avec Tatiana pour rejoindre son père, mon époux. Mais je ne suis pas encore habituée à cette idée. Nous nous sommes rencontrés à Manille, lui et moi, mais j’étais chez moi alors. Peut-être est-ce différent ici, peut-être est-il une autre personne. Moi, en tout cas, je me sens déjà toute différente, toute chamboulée.
Tatiana n’avait pas beaucoup dormi dans l’avion. Le trajet avait duré vingt-sept longues heures, entre les escales et les retards. On avait presque fait le tour du globe !
Tatiana s’était réveillée très tôt et elle avait pris son biberon du matin avec bravoure. Elle était pleine d’énergie. Elle avait six mois et elle était toute excitée à l’idée d’une promenade. Avant de partir travailler, son père avait dit qu’on devrait visiter le Jardin des plantes.
En tout cas, Tatiana et moi avions hâte de nous promener dans cette ville qui deviendrait la nôtre. Quelle énergie tu as, Tatiana ! Attends un peu qu’on te mette tes chaussures et ton pull. Il fait froid, ici. C’est le printemps mais on n’a pas l’habitude : aux Philippines, tu ne portais qu’une couche-culotte, sans tee-shirt la plupart du temps.
Poussette, biberon, biscottes, et l’éternelle bonne humeur de Tatiana. On y va ! Nous sommes descendues de l’appartement sur la rue Geoffroy-Saint-Hilaire. C’était calme. Un bus est passé et on a traversé pour entrer dans le Jardin des plantes.
On a été accueillies par le chant des rossignols, des acacias et de vieux érables. L’air était plein de l’odeur délicieuse du sirop d’érable. Quelle magie ! Ça ne te fait pas penser aux panscakes que Maman faisait, Tatiana ? Comme il s’agit d’un jardin botanique, on va apprendre plein de choses : il y a tant d’espèces à découvrir ! C’est beau, Tatiana. Vois : l’herbe est bien tondue. Regarde le coin des enfants. On pourra y jouer quand tu seras plus grande. Il y a même un jardin à la japonaise. C’est beau, non ? On marche entre les parterres. Je comprends pourquoi Musset a tant aimé ce lieu. Voilà un jardin où donner rendez-vous à un amant. Le décor est parfait.
Il y a quelque chose de bizarre, l’air ici semble propre, tu ne trouves pas, Tatiana ? Et cet espace ! Les gens ne se bousculent pas. Pourtant, j’éprouve un sentiment étrange, je trouve que ce n’est pas assez bruyant. L’air ne sent pas le diesel, ni la poussière, ni le riz. Quel ordre… un endroit où cultiver son monde intérieur. En tout cas, Tatiana, il va falloir apprendre à vivre autrement.