TriArtis est une maison d’édition littéraire, ouverte à toutes les idées intempestives et créations originales, privilégiant la correspondance, le théâtre et les formes brèves. En savoir +

logo des éditions TriArtis

menu facebook youtube instagram twitter loupe

Recherche sur le site

couverture du livre : Delacroix / Sand, l'amitié en clair-obscur

Delacroix / Sand, l'amitié en clair-obscur

Collection Scènes Intempestives

ISBN : 978-2-916724-03-4

livre papier10€ Commander

Une correspondance qui durera plus de 30 ans et s’achèvera avec la mort du peintre.

 Le livre  Les extraits  Les auteurs  La critique  Les événements

Le livre

1834. Eugène Delacroix reçoit commande d’un portrait de George Sand. Le peintre et l’écrivain ne se connaissent pas. Rendez-vous est pris. Mais le modèle fait faux bond à la première séance de pose : elle est en proie aux effets d’une violente rupture d’avec son amant du moment, Alfred de Musset. Qu’importe ! Ce rendez-vous manqué sera la genèse d’une amitié amoureuse intense, qui durera près de 30 ans, nourrie par une correspondance qui livre certains de leurs secrets.

Si l’Artiste n’est pas insensible aux charmes d’une Aurore Dupin, c’est bien à l’écrivain de son cœur qu’il dévoile son âme. Ses enchantements, ses convictions, et sa relation magique avec les couleurs, celles de ses peintures, celles de sa vie. Celles de son génie.

Création au Festival de la Correspondance de Grignan, le 5 juillet 2008, avec Elsa Zylberstein et Thierry Frémont, mis en scène par Caroline Huppert.
Musée de la vie romantique, « Paris en Toutes Lettres », mise en espace Séverine Vincent, avec Julie Marbœuf et Geoffroy Thiébaut.
« A vous de Lire », Lycée Henri IV avec Julie Marbœuf et Frédéric Rose.

Paris, ce 13 juin

Madame,
Je suis fort mécontent des libertés prises par Luigi Calamatta, le graveur, et de votre désinvolture à l’égard de mon œuvre et de moi-même. Celui-ci, fort inopinément, s’est permis de retoucher le portrait que j’avais fait de vous. Il suffit de confronter les deux images pour constater combien la gravure, non contente d’affadir le portrait peint, le trahit : j’ai voulu traduire vos yeux cernés et vos joues creuses, j’ai exprimé votre désarroi intérieur, mais aussi la spiritualité d’une « Madeleine » par l’expression des grands yeux ouverts, j’ai respecté la coupe aléatoire de votre chevelure et rendu sensibles les échelles qu’ont laissées les coups de ciseaux. Calamatta en revanche corrige : les joues sont bien remplies, les yeux, reposés ‒ ce qui fait ressortir les paupières lourdes ‒ ne paraissent plus que regarder le vide. La bouche ne porte plus ce léger rictus des lèvres serrées, elle se contente de présenter une sorte de moue un peu dégoûtée. Même le foulard noué à la va-vite et le col du pardessus masculin engonçant le corps, soulignant l’expression de malaise physique paraissent chez Calamatta disposés par le bon faiseur. L’hébétude tragique que j’ai voulu exprimer devient littéralement « air bête » sous le burin du graveur, et la passionaria d’un drame byronien, une héroïne de vaudeville. De plus la gravure oublie d’indiquer mon nom.
Vous comprenez, j’espère, ce qui justifie ma colère, et souhaite que vous preniez en cause mes revendications.

Eugène Delacroix

Nohant, ce 19 juin

Cher grand artiste,

Pensez-vous que ces petits inconvénients vont me brouiller d’avec vous ? Ce serait se brouiller pour bien peu de chose s’il en était ainsi. En définitive, je n’y suis pour rien ! Il n’y a qu’une vérité dans l’art, le beau ; qu’une vérité dans la morale, le bien ; qu’une vérité dans la politique, le juste. J’ai effectivement accepté d’accorder des séances de poses au graveur et c’est moi qui ai souhaité que Calamatta « corrige » l’air d’hébétude que vous me prêtez. Certes, ce graveur est trop intégriste, c’est vrai, je le reconnais, si cela peut constituer un mea-culpa pour prévenir vos ressentiments.

Votre toujours admirative Georg

Du même auteur

« Nul n'est parfait et c'est avec plaisir que j'apprends la rencontre inopinée de Delacroix avec George Sand, alors qu’elle est en proie à une violente rupture avec son amant d'alors : Alfred de Musset. Etonnante rencontre qui d'ailleurs n'a pas lieu la première fois et qui va aboutir à une amitié amoureuse entre ces deux êtres pendant près de 30 ans, une belle amitié dans laquelle on plonge littéralement, découvrant Delacroix aux prises avec ses toiles, sa vie, sa fatigue et de l'autre une George Sand travaillant la nuit pour Le Monde, produisant ses pièces de théâtre et se mariant avec Chopin et habitant à Nohant où Delacroix aime à leur rendre visite loin du tumulte parisien.

Une correspondance qui se suit du 16 novembre 1834 au 13 août 1863. On entrevoit dans cette correspondance choisie la tendresse et le franc parler qui unit ces deux êtres. Delacroix aurait sûrement pu / voulu être plus, allez savoir, c'est difficile de savoir mais voilà tout est là. Après la rupture avec Chopin, Delacroix ne retournera plus là-bas, évoquant sans cesse son travail... Et puis c'est l'occasion de connaître la genèse des 2 tableaux de George Sand par Delacroix et par... mais il semble qu'il ait dorénavant disparu... En tout cas, c'est une belle lecture de lettres qui vous attend tout en vous immisçant dans cette vie d'alors. Une très belle réussite qui permet alors peut être de se replonger dans d'autres lectures de Sand ou quelques tableaux de Delacroix. Je ne savais pas qu'il avait œuvré à saint-Sulpice, une prochaine visite me permettra d'y voir plus clair et de même au Louvre...

Avis aux amateurs de correspondance et plus généralement aux amateurs de littérature... »

Herwann Perrin

affiche de l'événement

Festival

Intimité publique

Du jeudi 23 mai 2019 au samedi 25 mai 2019

Théâtre de la pépinière

En savoir +