Quel rêve pour une saltimbanque de faire découvrir ou redécouvrir poèmes, fables, ou textes en prose qui enchantèrent sa jeunesse !

Mon enfance, c’était l’époque bénie où l’audimat ne refusait pas en « prime time » des soirées poétiques. Les récitals poètiques du comédien Jean-Marc Tennberg ont ébloui mon adolescence. Je découvrais des poètes que l’école ne m’offrait pas, je comprenais qu’on pouvait fasciner, amuser ou émouvoir en disant des textes simples, originaux… je voulais être « Jean Marc Tennberg ».

Pendant des décennies, l’idée de la poésie en scène me poursuivit. Mais la crainte de la lourdeur, de l’emphase, du “trop sérieux”, de tout ce qui refoule un public de gens aussi simples que moi (donc nombreux !) freinaient ma frénésie.

Je me suis souvenue qu’ “il faut s’empresser de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer”, et que la légèreté et la drôlerie ne sont pas des tendances mal élevées. Alors j’ai décidé d’utiliser un mode de comédie, de mélanger les styles, de faire passer du rire aux larmes, de faire pleuvoir une douche écossaise de sentiments… « Tout un poème ! » est arrivé sous la forme de ce cours magistral, lequel, perturbé par une erreur imprévue, se transforme en conférence un brin décalée.

Claudine Vincent

De fait, la conférencière oubliera les péroraisons sur la nature de la poésie, les citations du philosophe Hymes… pour évoquer des souvenirs amusants, des histoires drôles, et faire partager ses poèmes préférés de Paul Fort, Georges Duhamel, Jacques Prévert, Edmond Rostand ou Marie Noël. Entre autres.