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Théâtre de la pépinière
Lettres, correspondances, carnets, journal.
Lecture de "Delacroix / Sand, l'amitié en clair-obscur".
Plus d'informations sur le site du Théâtre de la Pépinière.
Paris, ce 13 juin
Madame,
Je suis fort mécontent des libertés prises par Luigi Calamatta, le graveur, et de votre désinvolture à l’égard de mon œuvre et de moi-même. Celui-ci, fort inopinément, s’est permis de retoucher le portrait que j’avais fait de vous. Il suffit de confronter les deux images pour constater combien la gravure, non contente d’affadir le portrait peint, le trahit : j’ai voulu traduire vos yeux cernés et vos joues creuses, j’ai exprimé votre désarroi intérieur, mais aussi la spiritualité d’une « Madeleine » par l’expression des grands yeux ouverts, j’ai respecté la coupe aléatoire de votre chevelure et rendu sensibles les échelles qu’ont laissées les coups de ciseaux. Calamatta en revanche corrige : les joues sont bien remplies, les yeux, reposés ‒ ce qui fait ressortir les paupières lourdes ‒ ne paraissent plus que regarder le vide. La bouche ne porte plus ce léger rictus des lèvres serrées, elle se contente de présenter une sorte de moue un peu dégoûtée. Même le foulard noué à la va-vite et le col du pardessus masculin engonçant le corps, soulignant l’expression de malaise physique paraissent chez Calamatta disposés par le bon faiseur. L’hébétude tragique que j’ai voulu exprimer devient littéralement « air bête » sous le burin du graveur, et la passionaria d’un drame byronien, une héroïne de vaudeville. De plus la gravure oublie d’indiquer mon nom.
Vous comprenez, j’espère, ce qui justifie ma colère, et souhaite que vous preniez en cause mes revendications.
Eugène Delacroix
Nohant, ce 19 juin
Cher grand artiste,
Pensez-vous que ces petits inconvénients vont me brouiller d’avec vous ? Ce serait se brouiller pour bien peu de chose s’il en était ainsi. En définitive, je n’y suis pour rien ! Il n’y a qu’une vérité dans l’art, le beau ; qu’une vérité dans la morale, le bien ; qu’une vérité dans la politique, le juste. J’ai effectivement accepté d’accorder des séances de poses au graveur et c’est moi qui ai souhaité que Calamatta « corrige » l’air d’hébétude que vous me prêtez. Certes, ce graveur est trop intégriste, c’est vrai, je le reconnais, si cela peut constituer un mea-culpa pour prévenir vos ressentiments.Votre toujours admirative Georg
Après avoir découvert le théâtre très jeune au cours d’un spectacle d’école primaire, après avoir tenté l’écriture avec des poèmes naïfs mais sincères au collège, puis écrit « sérieusement » des chansons pour divers chanteurs (Michel Delpech, Isabelle Aubret, Juliette Gréco, entre autres...), Claudine Vincent prend des cours d’art dramatique avec Mary Marquet, Maurice Escande et Béatrix Dussane, puis entre au Conservatoire d’art dramatique de Paris. C’est alors qu’elle abandonne ses ambitions de comédienne pour se consacrer à ses enfants.
Après quelques années de « femme au foyer », après avoir écrit quelques romans jamais publiés, elle s’occupe d’une agence de comédiens, fait de la production d’émissions de télévision pour France 2 et France 3, écrit des nouvelles pour des magazines, puis devient responsable de promotion dans la maison de disques « Une Musique ». C’est alors que le théâtre la rattrape. Elle joue diverses pièces, classiques et modernes, participe à des séries télévisées, tourne quelques films (Contre-enquête de Franck Mancuso, avec Jean Dujardin !). Mais l’écriture reste toujours une nécessité. Elle écrit des spectacles pour le Festival de la correspondance de Grignan, invente de courtes histoires qui vont devenir des nouvelles publiées chez TriArtis.
En tant que comédienne, elle participe en 2014 au spectacle Les Fiancés de Loches, la comédie musicale de Georges Feydeau et Maurice Desvallières, mise en scène et musiques de Hervé Devolder, adaptation et couplets Jacques Mougenot. Un triomphe au théâtre du Palais-Royal de Paris. La même année, elle organise, dans les locaux des éditions TriArtis, un récital poétique, « populaire et joyeux », intitulé Tout un poème.
Elle a mis en scène pour TriArtis le spectacle Ça s'appelle aimer de Brigitte Joseph-Jeanneney avec Adrien Biry-Vicente, Angelina Murta, Patrice Revaux, Florian Spitzer.
Elle part en tournée en 2015/2016 avec Les Fiancés de Loches.
Formée au Studio 34, elle commence par participer en tant que comédienne à une quinzaine de spectacles classiques au sein de la troupe de Francis Perrin au Théâtre Montansier de Versailles (1995-1998), avant de fonder la Compagnie L’égale à égaux avec certains membres de la troupe du Montansier (cie en résidence à Louveciennes et soutenue par le Conseil Général des Yvelines (78)). Création d'une dizaine de spectacles de 2000 à 2008, notamment La Ronde, Le Barbier de Séville, On ne badine pas avec l’amour, La Nuit et le moment, La Mère confidente et La Mégère apprivoisée.
En 2008, elle est remarquée pour son interprétation de Bette Davis dans Qu’est-il arrivé à Bette Davis et Joan Crawford ?, mis en scène par Didier Long au Théâtre des Bouffes Parisiens, puis au chêne Noir à Avignon.
Elle collabore à nouveau avec Didier Long en tant qu’assistante à la mise en scène et comédienne sur Simpatico de Sam Shépard en 2012 au Théâtre Marigny, et sur Le plus heureux des trois d’Eugène Labiche au Théâtre Hébertot.
Parallèlement, elle tourne pour le cinéma et la télévision sous les directions, entre autres, de Claude Berri, Sandrine Veysset, Jean Marboeuf, Claude Goretta, Paul Vecchiali, Pierre Granier-Deferre, Aline Issermann, Caroline Huppert, Stéphane Kurc, Cris Briant…
En tant que metteur en scène, elle monte La Mégère apprivoisée, création en tournée saison 2007, et L’Unique et le voyou au Petit Chien (Festival Off Avignon 2012). Elle co-dirige avec Julie Marboeuf La Compagnie des Insoumises, spécialisée dans les lectures-spectacles présentées dans les lieux institutionnels (musées, médiathèques). Elle travaille en tant qu’adaptatrice et metteur en scène pendant une dizaine d’années avec le Festival de la Correspondance de Grignan.
Elle a rejoint L’Art éclair en 2012, et collabore avec Olivier Brunhes en tant qu’assistante à la mise en scène et comédienne sur ses créations (dernièrement : FRACAS). Cette saison, elle a joué dans Les palmes de Monsieur Schutz, mise en scène de Patrick Zard’ (au Théâtre Michel et en tournée), dans Les femmes et les enfants d’abord de Véronique Viel au Festival d’Avignon off, et elle a créé Rue des Plâtrières, un spectacle musical, avec Isabelle Morin, au Théâtre Clavel.