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Infos pratiques Présentation Le livre Les extraits L'auteur
Théâtre 13 / Seine
30, rue du Chevaleret
75013 Paris
Bus 62, 64
Métro ligne 14 Olympiades
Entrée libre dans la limite des places disponibles
à 20h30
Spectacle en français, durée 1h15.
J’entends déjà quelqu’un se demander : « Après avoir donné vie au peintre Michelangelo Merisi dans Moi, Caravage, Cesare Capitani s’attaque encore à un Italien et de la même époque ?! » Oui, mais cela s’est fait presque par hasard et l’approche est très différente.
En 2012, je participe au Festival de la Correspondance de Grignan dont le sujet est Les lettres des philosophes. Plusieurs de mes proches me suggèrent de proposer les lettres de Galilée. « Tiens, Galilée a écrit des textes philosophiquesv? Je vais les lire. » Quelle surprisev! Galilée « philosophev» - plutôt méconnu - me fait sourire et réfléchir.
Dans ses textes, il est surtout question de liberté de la pensée scientifique, de séparation entre science et religion… Quelle actualité ! Laïcité, obscurantisme, hérésie, intégrisme, créationnisme, athéisme, universalité des sciences… Ces mots s’emparent de mon esprit.
Le personnage de Galilée - sur lequel j’avais certains a priori et que je ne trouvais pas particulièrement touchant ni passionnant - commence ainsi à se frayer un chemin dans ma tête, à s’installer lentement à mes côtés.
Galilée me devient de plus en plus sympathique mais me demande de plus en plus d’attention. Je retarde ainsi d’autres projets (notamment un spectacle autour de mon histoire, de mon « italianité », de mon « métissage linguistique et culturel ») et la lecture initiale de ces lettres devient… spectacle.
« Le combat pour une pensée libre » est né ainsi. Non sur un coup de foudre, comme celui qui m’avait poussé à incarner « Moi, Caravage », mais lentement, au fur et à mesure que mes résistances tombaient et que je m’approchais de « Lui, Galilée. » Caravage et Galilée incarnent à mes yeux deux expressions différentes d’un même désir : aller toujours plus loin, explorer de nouveaux horizons. Ces deux hommes ont été des révolutionnaires et à ce titre objets de persécution. L’un a bouleversé la conception de la peinture… L’autre a bouleversé la vision de l’Univers…
Cesare Capitani
« A tous ceux qui ont lutté et qui luttent encore, en dehors de tout obscurantisme, pour une pensée libre. »
A Benedetto Castelli, son élève et disciple, le 21 décembre 1613 : « Quand un effet naturel se manifeste à nous avec clarté, à travers l’expérience et la démonstration, il ne doit pas être mis en doute au motif qu’existent dans la Bible des passages où le sens apparent des mots affirment le contraire. Nous n’avons rien à craindre, pourvu qu’il nous soit possible de défendre nos propositions et d’être écoutés. »
Printemps 1615 : attaqué par le moine dominicain Tommaso Caccini, il écrit à la grande duchesse de Toscane, Christine de Lorraine : « Quand on multiplie les vérités, on contribue à l’avancement de la recherche et au développement des disciplines scientifiques… Je soutiens que le Soleil, sans bouger, est au centre des révolutions des orbes célestes et que la Terre, tout en effectuant une rotation sur elle-même, tourne autour de lui… Ces hommes, qui attaquent mon travail, voudraient ordonner aux astronomes de ne pas voir ce qu’ils voient, de ne pas comprendre ce qu’ils comprennent. Ils nous demandent de trouver, dans nos recherches, le contraire de ce qui nous tombe dans les mains. Qui voudrait fixer des limites au génie humain?? Qui voudrait affirmer que tout ce qui est sensible et connaissable dans le monde a déjà été entièrement vu et connu ? S’il suffisait, pour éradiquer une nouvelle théorie, de fermer la bouche à un seul homme, ce serait là chose facile. Mais en réalité, pour parvenir à cette fin il faudrait interdire non seulement le livre de Copernic et tous les écrits des auteurs qui suivent sa doctrine, mais également la science astronomique entière. Bien plus : il faudrait interdire aux hommes de regarder le ciel ! »
Né à Milan (Italie), Cesare Capitani est diplômé de l’École du Piccolo Teatro, créée par Giorgio Strheler. En 1998, il écrit Rhapsodie, pièce théâtrale primée au concours Vallecorsi de Pistoia ainsi que plusieurs nouvelles, dont certaines seront primées à différents concours littéraires italiens. La même année, il vient à Paris et décide de s’y installer.
Comédien, il joue Penthésilée de H. Von Kleist, Hamlet et Roméo et Juliette de W. Shakespeare, La Fausse Suivante de Marivaux, Quai Ouest de B. M. Koltès, Le Fascinant Anton Pavlovic de G. Prosperi, Plaza Suite de N. Simon. Il met en scène La Traversée de la Nuit de G. de Gaulle-Anthonioz et Pinocchio qu’il adapte du conte de Carlo Collodi. Il est l’auteur et l’interprète principal de Moi, Caravage, inspiré du roman La Course à l’Abîme de Dominique Fernandez.
Il est l'auteur de deux livres sur Galilée. Et le Moi, Caravage, a été traduit en Italien sous le titre Io, Caravaggio.